Les arts & métiers
Les malgaches sont souvent très ingénieux et inventifs dans certains métiers dont les savoirs faire se sont parfois perdus ailleurs...
Quand la parole est au bois…

L'homme au chapeau

L'homme qui pense

Rakotomanana Salomon a baigné dans le monde du bois depuis son enfance passé à Ambositra, tout près du pays des sculpteurs Zafimaniry. Le temps est loin où il n’était « que » figuratif, avec de prudes incursions dans le champ des icônes. L’univers différent de la capitale lui a permis d’étendre son art et de s’ouvrir à tous les courants, quitte à parfois se retrouver bien seul devant. Son atelier MANAN’ART est une référence, mais il ne s’insurge pas pour autant contre les imitateurs. « Je suis une sorte de locomotive », aime-t-il à positiver. « Eux aussi trouveront un jour leur voie ».
Pas facile d’interviewer en toute quiétude Rakotomanana, par la faute au portable ! Des clients surtout étrangers qui s’informent grâce à un petit réseau de vente judicieusement réparti. L’incontournable marché artisanal de la Route Digue bien sûr, mais aussi le village des artisans du Centre National de l’Artisanat (CENAM), et les ateliers eux mêmes - une véritable caverne des Mille et Une Nuits - à la Cité des 67 Hectares. Trois ou quatre fois par an il répond présent à l’appel des grandes surfaces de la Capitale mais ne se bouscule par contre pas trop pour les sorties à l’extérieur. Les intermédiaires y sont trop présents, et le poids du bois plutôt pénalisant en matière de fret aérien.
La Médaille du Mérite Artisanal acquise en 2002 a en quelque sorte couronné un parcours né, comme souvent à Madagascar, d’un talent hérité des parents et étoffé en cours de route par des recherches personnelles. Rakotomanana reconnaît d’ailleurs être passé par plusieurs influences, personne dans le monde d’aujourd’hui ne pouvant plus se targuer d’y échapper. A l’artisan par contre de savoir imposer sa griffe, car c’est là que se reconnaissent les meilleurs.
La gamme de bois utilisée est très large. Les essences précieuses des forêts malgaches bien sûr, pour ne citer que l’ébène, le palissandre et le bois de rose, mais aussi du bois blanc comme le « fanazava » et le « hazotokana » qui, bien traités, donnent un très beau brillant. Le « tsivakimbaratra » pour sa part, un nom signifiant « le bois que même la foudre ne peut fendre », est un des plus légers qui puisse se trouver. Une des spécialités de MANAN’ART est le « siko-bontolo », une taille intentionnellement inachevée effectuée dans le tronc du bois. Le contraste est tout simplement saisissant entre la partie travaillée, lissée à la perfection, et le brut laissé en l’état qui la valorise tout en semblant rappeler le chemin parcouru depuis le premier coup de burin.
Ce métier arrive-t-il à (bien) faire vivre ? Apparemment, mais en bon malgache Rakotomanana élude la question. D’ailleurs quel dénominateur commun pourrait-on bien trouver entre les petits objets usuels que les ouvriers reproduisent à l’infini et les pièces uniques, chefs d’œuvre enfantés au pris d’un face à face aussi exclusif qu’imprévisible entre l’homme et son art ? Une passion en sorte, et c’est bien connu que quand on aime on ne compte pas…
Pas facile d’interviewer en toute quiétude Rakotomanana, par la faute au portable ! Des clients surtout étrangers qui s’informent grâce à un petit réseau de vente judicieusement réparti. L’incontournable marché artisanal de la Route Digue bien sûr, mais aussi le village des artisans du Centre National de l’Artisanat (CENAM), et les ateliers eux mêmes - une véritable caverne des Mille et Une Nuits - à la Cité des 67 Hectares. Trois ou quatre fois par an il répond présent à l’appel des grandes surfaces de la Capitale mais ne se bouscule par contre pas trop pour les sorties à l’extérieur. Les intermédiaires y sont trop présents, et le poids du bois plutôt pénalisant en matière de fret aérien.
La Médaille du Mérite Artisanal acquise en 2002 a en quelque sorte couronné un parcours né, comme souvent à Madagascar, d’un talent hérité des parents et étoffé en cours de route par des recherches personnelles. Rakotomanana reconnaît d’ailleurs être passé par plusieurs influences, personne dans le monde d’aujourd’hui ne pouvant plus se targuer d’y échapper. A l’artisan par contre de savoir imposer sa griffe, car c’est là que se reconnaissent les meilleurs.
La gamme de bois utilisée est très large. Les essences précieuses des forêts malgaches bien sûr, pour ne citer que l’ébène, le palissandre et le bois de rose, mais aussi du bois blanc comme le « fanazava » et le « hazotokana » qui, bien traités, donnent un très beau brillant. Le « tsivakimbaratra » pour sa part, un nom signifiant « le bois que même la foudre ne peut fendre », est un des plus légers qui puisse se trouver. Une des spécialités de MANAN’ART est le « siko-bontolo », une taille intentionnellement inachevée effectuée dans le tronc du bois. Le contraste est tout simplement saisissant entre la partie travaillée, lissée à la perfection, et le brut laissé en l’état qui la valorise tout en semblant rappeler le chemin parcouru depuis le premier coup de burin.
Ce métier arrive-t-il à (bien) faire vivre ? Apparemment, mais en bon malgache Rakotomanana élude la question. D’ailleurs quel dénominateur commun pourrait-on bien trouver entre les petits objets usuels que les ouvriers reproduisent à l’infini et les pièces uniques, chefs d’œuvre enfantés au pris d’un face à face aussi exclusif qu’imprévisible entre l’homme et son art ? Une passion en sorte, et c’est bien connu que quand on aime on ne compte pas…