Les arts & métiers
Les malgaches sont souvent très ingénieux et inventifs dans certains métiers dont les savoirs faire se sont parfois perdus ailleurs...
La Pierre, une empreinte d’éternité

un travail de titan

et d'orfèvre

pour un résultat original

La pierre est certainement un des matériaux les plus anciens au monde. Antananarivo est entouré de milliards et de milliards de m3 de granite, sans curieusement que les métiers qui s’y rapportent, ceux de mineur, de tailleur ou de sculpteur aient inspiré beaucoup de vocations. Philippe Manet était au départ plus orienté vers le bâtiment et la restauration de patrimoine. Aujourd’hui son atelier MADASTONE ne cesse de démontrer sa force en matière de création. Ses aménagements de jardin, ses meubles à base de pierre brute ou taillée, associée à des éléments de bois, de métal ou de verre sont tout simplement étonnants.
Tellement étonnants et si beaux que l’envie est forte de subtiliser à la pierre ce qu’on croyait être son attribut, le silence, et d’écouter parler la matière à travers quelques chefs-d’œuvre “questionnés” au hasard. Totem par exemple, étagère dont les 4 blocs des piles centrales sont gravés avec le symbole du “double bonheur” chinois. Ou encore Orion(5) tout en finesse et transparence et à qui son coffret suspendu donne un caractère aérien. Le KBar imposant par sa face monolithe en taille piquée en ligne, ou le bureau César une des plus belles pièces de la collection. La façade frontale est composée de trois dalles, son plateau de plus de 2 mètres est recouvert d’une plaque de verre, les façades latérales et les tiroirs étant quant à eux en palissandre.
Mais on pourrait deviser à l’infini avec le fauteuil Club où le granit s’allie au luxe du beau bois et du cuir, tout en se voulant de faire l’impasse sur Bacchus le meuble bar, Romane la pierre levée inspirée de lointains précurseurs rencontrés en Bretagne, sur l’Ile de Pâques ou dans le Moyen Sud malgache, ou Sinusoïde un ensemble de claustras éclatant de légèreté. Voilà d’ailleurs le maître mot, légèreté, car par la magie du dessin et de la taille, la pierre parvient à se défaire de sa lourdeur substantielle pour devenir synonyme d’élégance et de finesse.
Dans sa Lorraine natale, Philippe a grandi en contemplant au lointain les coups de feu saccadés des hauts fourneaux dans la nuit et la douceur des petits matins dans les villages. Il aurait pu être charron, mineur de fond ou haut-fourniste, il sera tailleur de pierre. Entre métal, pierre et feu, c’est avec la pierre qu’il communique et s’entend le mieux. Il rêve de l’opportunité de “s’attaquer” un jour à des monuments publics et peut-être bien que la fontaine avec à son sommet une boule de 5 tonnes qui accapare actuellement son équipe est déjà un pas dans cette direction.
A l’atelier on travaille comme au Haut Moyen Age d’avant les cathédrales, avec les mêmes outils qu’il y a 10 siècles et qui garantissent le label qualité d’un travail haut de gamme exclusivement fait main. Tout simplement le prolongement d’un mouvement néolithique qui n’a pas trouvé sa fin…