Les arts & métiers
Les malgaches sont souvent très ingénieux et inventifs dans certains métiers dont les savoirs faire se sont parfois perdus ailleurs...
Tout soie tout flamme
Tendance mode à MadagascarUn air d’histoire…
La sériciculture était déjà répandue dans les environs d'Antananarivo au 19è siècle sous le règne de Radama Ier. Un anglais du nom de Speyer introduisit en 1824 une nouvelle variété de ver à soie de Chine et donna son nom au produit ainsi obtenu. En 1901 la nouvelle administration coloniale vulgarisa des méthodes plus perfectionnées de culture de mûrier et d'élevage de ver à soie. Les mûraies devinrent propriétés des communautés villageoises pour motiver ces dernières. En 1903 eut lieu la toute première exposition réservée aux femmes artisans. Il ne fut pas facile de départager les participantes qui présentèrent avec un égal talent broderies diverses, chapeaux et corbeilles, nattes et poteries, tissus et dentelles de fil, de soie ou de coton. On commença les essais de croisement de vers avec des espèces importées. Mais un siècle plus tard l'attention et l'admiration se focalisent de plus en plus sur la soie sauvage malgache à la beauté brute et rugueuse, dont l'insolite rencontre avec ses lointains parents tout en brillance et en douceur lors de la Foire de Lyon 2003 a été définie par beaucoup comme un véritable choc de cultures.

En remontant aux paysans…
L'ONG Ny Tanintsika (Notre Terre) assiste les paysans producteurs de la région de Manandriana en pays betsileo où le village de tisserands le plus visité est Soatanàna à une heure de piste d'Ambositra. Travaillant aussi bien la soie naturelle (landikely) que la soie sauvage (landibe) ils se heurtaient à un problème de débouchés car ne produisant que des linceuls, un marché où la concurrence du Tergal se fait de plus en plus sentir. Ny Tanintsika a ainsi décidé d'intervenir sur l'intégralité de la filière, de la plantation à la commercialisation en passant par l'élevage. Elle a par exemple introduit les machines traditionnelles de confection de fil, les paysans se contentant jusqu'alors de récupérer la chrysalide et le vendre directement. Agissant en tant qu'interface, elle les a également mis en relation avec les magasins de mode de la capitale, a fait connaître leur travail dans les milieux diplomatiques et essaie de multiplier pour eux les contacts internationaux.