Les arts & métiers


Les malgaches sont souvent très ingénieux et inventifs dans certains métiers dont les savoirs faire se sont parfois perdus ailleurs...

 
 


Des bateaux plus vrais que nature

    Hervé Scrive est arrivé à la maquette un peu sur le tas. Après avoir exercé dans un pays où la production en série a dénaturé cette activité, il a décidé en 1992 de s’installer à Madagascar. La Grande Ile, aime t-il dire, c’est d’abord une affaire de cœur. Ou on est amoureux ou on va ailleurs. Il ne regrette pas son choix. Ses artisans ont véritablement de l’or dans les doigts et son atelier est l’une des 3 seules sociétés au monde habilitées à reproduire  le Pen Duick de Tabarly.

    “Le Mutin”, lancé aux Sables d’Olonne le 19 mars 1927, le plus ancien navire de la Marine Nationale française encore en activité. Voilier école dont les formes de carènes sont très proches de celles des Dundees Thoniers Sablais des années vingt. “Le Superbe”, vaisseau de 74 canons construit à Brest  à partir de 1782 selon les plans de Jacques Noêl Sane. Le “USS Constitution”, l’une des 6 puissantes frégates dont la construction fut autorisée le 27 mars 1794 par le Congrès Américain. On pourrait parler aussi du “Chébec”, du “Victory” ou de la “Santa Maria”… Le Village, c’est le nom de la société, travaille sur 45 plans auxquels s’ajoutent des bateaux existant dans différentes versions, l’ensemble faisant une centaine de références. Ce sont soit des bateaux de pêche, européens surtout, soit des bâtiments historiques, soit encore des grands voiliers et des bateaux de course. Car on n’invente jamais dans le modélisme, on reproduit dans leurs moindres détails des unités qui ont existé ou qui existent encore.



    Le palissandre est le bois le plus utilisé, suivi par l’ébène et le bois blanc. Il est découpé en petites lattes qui, une fois séchées, sont assemblées selon les procédés des charpentiers de marine. Dans un souci de conformité la colle est noircie pour imiter le goudron  de calfatage. L’intérieur de la fibre est chauffé à la bougie pour permettre au bois de prendre parfaitement la forme voulue. Résines et plastiques sont prohibés, ainsi que les enduits d’avant finition rendus inutiles en raison de l’excellente qualité du bois. Un simple traitement à l’huile de lin et à la cire d’abeille suffit.
38 ouvriers travaillent à l’atelier dans des spécialités aussi diverses que l’ébénisterie- marqueterie, la broderie, la peinture, la sculpture pour les châteaux arrières, la soudure ou la confection des petites pièces.
3 réalisations font tout particulièrement la fierté d’Hervé Scrive : la première une gigantesque reproduction de 2,40 m du “Bounty” commandé pour la Foire d’Amiens par le Conseil Général. Ce fut un challenge extraordinaire. La deuxième, l’obtention de la licence « Pen Duick ». C’est un bateau très fluide, difficile à reproduire. La troisième enfin, une commande privée portant sur un vaisseau hollandais du 17è siècle, le “Seven Provinces”. Ce fut le bateau le plus compliqué, notamment au niveau de la sculpture, qu’il ait été donné à l’atelier de confectionner.
    Et son meilleur souvenir ? Au tout début des activités quand le transitaire a procédé à l’enlèvement des premières expéditions pour l’Europe, tout le monde s’est mis spontanément à applaudir ! Le plus grand défi du Village en fait est de rester ce qu’il a toujours été : une entreprise à dimension humaine où il fait bon travailler bien…

Site catalogue : www.maquettesdebateaux.com/