Tamatave

Localisation




 
Trois histoires expliquent l’origine du nom de “Toamasina”. La première viendrait du nom de Saint Thomas que lui donnèrent au XVIe siècle les Portugais, et qui se serait déformé par la suite. La deuxième remonte à 1817, lorsque Radama 1er descendit de l’Imerina. Celui-ci n’ayant jamais vu la mer, se serait écrié surpris : “Toamasina !” (c’est salé !), après avoir porté l’eau à sa bouche. La troisième voudrait qu’un portugais du nom de San Thomas y aurait séjourné...


 
La ville s’étend confortablement entre la baie d’Ivondro et l’immense plage qui borde la rade et l’océan Indien. Son passé colonial ressurgit à travers de larges boulevards rectilignes où se tiennent côte à côte d’anciennes bâtisses à colonnades. La ville est agrémentée d’une riche variété de plantes et d’arbres qui poussent à merveille trouvant dans l’humidité ambiante un terrain de prédilection. Car Tamatave, c’est également ces averses quasi journalières mais brèves et le souffle rafraîchissant des alizés balayant le front de mer. La journée, l’animation se crée autour des commerces et du “bazary” (marché) mais aussi dans le quartier du port où son activité incessante vaut le coup d’œil. Sur les boulevards, de nombreux pousse-pousse multicolores se croisent ou attendent patiemment un client à la sortie d’un hôtel. Le soir, quelques vendeurs de brochettes occupent les trottoirs attendant les marins et autres noctambules qui s’amuseront jusque tard dans la nuit.

 
Dès le XVIe siècle, des navires portugais reconnaissent la région. Puis durant le XVIIe siècle, c’est au tour des Français (par le biais de la “Société de l’Orient” qui deviendra par la suite la célèbre “Compagnie des Indes Orientales”) d’utiliser Tamatave comme comptoir commercial. Au cours du XVIIIe siècle, Foulpointe devient le nouveau centre des affaires françaises à Madagascar, au dépend de Tamatave.


 
En 1804, sous l’impulsion de Sylvain Roux, Tamatave reprend son rang de comptoir principal. L’Angleterre s’empare alors de la ville au cours de l’année 1811 et l’occupe jusqu’en 1816 mais doit la restituer aux Français après la signature du traité de Paris en 1814. Avant de quitter Tamatave, le capitaine anglais Lesage prend soin de mettre le feu aux forts. Au cours du XIXe siècle, ce sont les armées merina qui contrôleront la plupart des comptoirs de la côte Est et Tamatave demeurera sous leur tutelle. En 1829, le capitaine de vaisseau Goubeyre canonne Tamatave et parvient à s’emparer du fort et de la ville, mais sous l’ordre de Louis Philippe, il doit évacuer sa nouvelle prise.


 
Un traité d’amitié est passé en 1862, entre la France et Radama II. Pourtant l’année suivante, à la mort de ce dernier, le traité est violé par le Premier Ministre et le capitaine de vaisseau Dupré doit faire des manœuvres navales au large de Tamatave afin de rétablir les accords. 
A la mort de Jean Laborde, le gouvernement Merina refuse de reconnaître les droits de ses héritiers. Aussi en 1883, une escadre envoyée par la France et conduite par l’amiral Pierre canonne Tamatave et l’occupe le 14 juin 1883. Deux ans plus tard, l’ensemble de l’île sera déclarée “sous protectorat français”. Pourtant devant certains incidents à l’égard des Français et le manquement au respect du traité, le général Duchesne reprend la ville, le 12 décembre 1894, qui restera “française” jusqu’à l’indépendance du pays.

 
Premier port du pays où de nombreux produits y sont exportés (café, vanille, girofle, poivre, bois, graphite, etc ). Y transite également la majeure partie des importations qui gagneront l’intérieur du pays par l’intermédiaire de la route goudronnée menant à la capitale. Tamatave compte de nombreuses sociétés industrielles (raffinerie, conditionnements, transformations, traitements, etc.)