Ikongo

Localisation




 
Ikongo (Fort Carnot), signifie "Où est la tique du bœuf"
 
Un sorcier Antemoro donna ce nom à la montagne, précisant qu’une tique de bœuf ne doit être enlevée que par le propriétaire de l’animal, et donc que la montagne ne devrait jamais être prise par des étrangers !
 
Situé en pleine forêt, Ikongo est le “fief” du pays Tanala. La montagne d’Ikongo est un immense rocher qui est à pic de tous les côtés et dont le sommet est tabulaire ; elle domine tout le pays environnant et à sa base, elle est contournée au nord par le Sandrananta et au sud par le Savondronina, rivières qui se réunissent au pied Est du massif et vont se jeter dans le Matitanana.

On n’arrive au sommet que par une sorte d’escalier dont les habitants ont taillé les marches et sur ce sommet, que traversent de petits cours d’eau, ils cultivaient du manioc, du maïs et des patates : il n’y avait que pour le riz qu’il leur fallait descendre de leur citadelle, car ils y entretenaient même des troupeaux de bœufs”.
(A. Grandidier, Notes de voyage).
 
D’après la tradition, deux grandes familles royales rivales occupaient la région. Les Fela originaires d’Ambolomadinika (12 km au Sud d’Ikongo) et les Dilifera originaires de Vohitsivalana (2 km d’Ikongo). D’après les traditions orales, les ancêtres Fela auraient été les premiers maîtres du pays. Plusieurs rois se succédèrent, dont le premier fut “Andriamatoina” ou “Milahoditra” qui jeta les bases d’une organisation en pays Ikongo.

Au début du XIXe siècle, les Merina tentèrent de soumettre le petit royaume “forestier”. Mais c’était sans compter sur la résistance farouche des Tanala. Au cours d’une offensive Merina, le roi Tanala “Hovafohy” fut fait prisonnier et exécuté à Fianarantsoa. C’est alors que son jeune neveu “Tsiandrofo” réussit à remettre sur pied une armée et à repousser définitivement les Merina de son royaume. Il gouverna ensuite durant près d’un demi-siècle sans être réellement inquiété. A la fin de son règne, il scella un pacte d’amitié avec les Français, reconduit par son fils “Andriamanapaka”. Ikongo sera appelé Fort Carnot en 1898 en souvenir du président de la République Française. 
 
Les lamboharana
Lors du décès d’un roi, la coutume voulait que l’on prélève sa canine inférieure droite, qui était elle-même placée dans une dent de crocodile évidée. Cette relique royale appelée “Lamboharana” était sacrée. Elle possédait, en outre, des vertus protectrices et notamment celle de protéger celui qui la portait des balles et des sagaies ennemies. Les reliques sacrées des onze rois de l’Ikongo jusqu’à Tsimanontany (1885) sont conservées à Vohitany. La relique de Tsiandrofo est conservée à Vohitsivalana. Cette dernière est enfermée dans un étui en argent offert par l’administrateur Besson. 
 
Les villages traditionnels Tanala
Chaque village possède une maison collective (Tranobe) ainsi qu’une structure fortement hiérarchisée. Les cases sont construites généralement à l’ouest d’une colline et orientées selon l’axe sud-nord. Les personnalités et personnes âgées occupent son sommet, tandis que les plus jeunes occupent les parties basses du village. 
On remarquera le petit chapeau rond porté par l’ensemble de la population. 

 
De Manampatrana à Ikongo
Portion de piste très difficile en saison sèche. Nombreux ponts cassés nécessitant transbordements et gymnastique. Camions d’exploitants de café. Prévoir 4 jours au départ de Fianarantsoa.