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Les mammifères


Les lémuriens
Les primates sont distribués dans quelque 92 pays et par son nombre d'espèces, Madagascar arrive en troisième position après le Brésil et le Congo Démocratique, respectivement 14 fois et 4 fois plus étendus que Madagascar.

Les primates constituent un groupe qui a toujours fasciné l'homme et qui est celui qui retient certainement le plus l'attention des chercheurs. Mais deux espèces diurnes d'assez grande taille (plusieurs kilos) ont été découvertes en 1986 et 1988. À la fin du XXe siècle, les "primatologues" découvrent plusieurs espèces de Microcèbes, petits lémuriens nocturnes qui ne pèsent que quelques dizaines de grammes. Ces dernières découvertes ouvrent de nouvelles perspectives pour tenter de comprendre l'histoire de ce groupe tellement particulier de Prosimiens, groupe de primates qui n'est guère développé sur les masses continentales d'Afrique et d'Asie en se limitant à quelques espèces nocturnes de petite taille.

Plus d'une trentaine d'espèces de lémuriens existent à Madagascar et l’on pourrait aussi bien considérer une cinquantaine de populations différentes de lémuriens. Les Lémurs fauves ou les Propithèques de Verreaux et à Diadème présentent des formes et des fourrures totalement différentes selon les régions dans lesquelles on les rencontre. Le Propithèque de Perrier des forêts sèches du nord est entièrement noir en étant rattaché à la même espèce que le Propithèque soyeux à la fourrure blanche des forêts humides du nord-est. Des études anatomiques et génétiques permettent de séparer les populations; nous retiendrons que les diverses populations ont une histoire de séparation plus ou moins longue et que les sous-espèces d'une même espèce ont un patrimoine génétique qui leur permet toujours de se croiser et de produire des jeunes féconds.

Au début de l'Ere Tertiaire, après l'extinction des dinosaures qui marque la fin du Secondaire (il y a environ 65 millions d'années), les Primates se scindent en deux groupes : les Simiens qui représentent la branche primitive de nos ancêtres et les Prosimiens dont les représentants modernes sont les lémuriens, les pottos ou les galagos. L'arbre généalogique construit par l'homme, réserve la position supérieure à Homo sapiens ; les Prosimiens sont donc considérés comme un groupe inférieur. Ils ont des cerveaux plus petits que les vrais singes, moins d'habilité dans leurs mains et ont conservé un odorat très développé alors que les primates supérieurs ont favorisé la vue. Les groupes ayant peu évolué au cours des temps géologiques ne sont pas pour autant inadaptés. Pour ceux qui ont le plus évolué on parle parfois de "perfectionnement" mais ce terme traduit davantage la complexité que la perfection. Compte tenu de nos connaissances sur les fossiles d'Afrique et de Madagascar, il semble que les ancêtres des lémuriens n'aient pas dérivé en même temps que Madagascar il y a environ 160 millions d'années. Ces ancêtres seraient ainsi arrivés sur des îlots de végétation flottante, mais ce scénario possible n'explique pas comment Madagascar est devenu le bastion des lémuriens, ni comment ces derniers empêchèrent la colonisation de l'île par les Simiens. Plusieurs grands lémuriens ont disparu au cours des derniers millénaires, certaines disparitions étant contemporaines de l'arrivée de l'homme à Madagascar ; leurs squelettes montés peuvent êtres vus au Musée de l'Académie dans l'enceinte de Tsimbazaza.

Qui sont-ils ?
En attendant que les questions d'origine trouvent une réponse, il est au moins une certitude, la diversification des lémuriens est malgache et tous les lémuriens que vous verrez sont "Made in Madagascar". Ils sont au moins 35 espèces, mais certaines, à large distribution sur l'île, présentent une variété de pelage qui distingue les populations du nord au sud et de l'est à l'ouest. Plus de 50 formes différentes sont ainsi rencontrées, aux formes et aux habitudes extrêmement variées, du plus petit primate du monde, le Microcèbe nocturne et insectivore qui ne pèse que 30 grammes à l'Indri diurne et folivore dont le poids dépasse 7 kg.

Où vivent-ils ?
Principalement dans les forêts originelles mais certains lémuriens se contentent des forêts dégradées ou des plantations d'arbres où ils se nourrissent de fruits exotiques ; par exemple l'Aye-aye qui est parfois rencontré dans les cocotiers ou d'autres qui peuvent se nourrir de goyaves ou de bananes.

Comment vivent-ils ?
Les plus grands lémuriens sont diurnes. Ils se nourrissent surtout de feuilles mais aussi de fruits. Si les bambous abritent peu d'animaux à Madagascar, trois espèces d'Hapalémurs se nourrissent de diverses parties de bambous dans les forêts humides orientales.
Le régime alimentaire des lémuriens est varié; les petites espèces nocturnes se nourrissent surtout d'insectes, les Lépilémurs et les Avahis nocturnes se nourrissent de feuilles, les Hapalémurs consomment des bambous et les grandes espèces diurnes ont un régime alimentaire surtout végétarien, principalement constitué de feuilles comme l'Indri qui se nourrit sur plusieurs dizaines d'espèces d'arbres différents. Toutes les espèces n'ont pas été étudiées et nous savons encore peu de choses sur les régimes alimentaires de tous les lémuriens, sur leur comportement ou sur leurs exigences en matière d'habitat.

Les femelles sont les « chefs »
La période de reproduction des lémuriens est saisonnière, sauf pour l'Aye-aye. Les petits naissent généralement entre juillet et décembre. Chez la plupart des lémuriens étudiés, la femelle domine les groupes et les lémurs varis s'organisent même en véritables matriarcats. Pour élever leurs petits, les femelles ont des besoins supérieurs et un accès privilégié aux ressources alimentaires. Après la naissance, les petits sont parfois laissés dans des nids où s'accrochent sur le ventre de leur mère. Lorsqu'ils grandissent, ils s'accrochent sur le dos de la mère. Les jeunes Indris passent ainsi plus de quatre mois sur le ventre avant de s'accrocher sur le dos de leur mère pendant encore quatre mois. Le jeune restera près de sa mère pendant près de deux ans. Seules les petites espèces ont des portées pouvant aller jusqu'à quatre petits, mais la plupart des lémuriens ne donnent naissance qu'à un seul petit, parfois à des jumeaux.


Les autres mammifères

À part les lémuriens, Madagascar abrite une faune assez particulière de mammifères. Avant tout, il faut remarquer l'absence des grands herbivores africains et des grands prédateurs comme les félidés. Les zébus sont d'origine africaine ainsi que les potamochères. Parmi les petits mammifères, on peut citer les insectivores appartenants à la famille des tenrecs (Tenrecidés). Les petites musaraignes du genre Microgale et les tenrecs du riz (Oryzorictes) sont parmi les plus petits mammifères placentaires, et il faut remarquer qu'ils ont une reproduction assez particulière, avec un nombre de petits très élevé. En plus leur maturité sexuelle peut être effective parfois dès l'age de 2-3 mois. Les espèces du genre Microgale et Oryzorictes vivent surtout dans les forêts de l'est, où ils s'alimentent de petits invertébrés du sol ou de petits vertébrés. Les espèces plus grandes de la famille des Tenrecidés sont dotées d'épines et elles ressemblent aux hérissons européens, Cette similitude est surtout évidente avec Setifer setosus qui est pratiquement une "photocopie" du hérisson d'Europe, bien qu'ils appartiennent à des familles totalement différentes. Hemicentetes semispinosus, dénommée "tsora" est, quant à elle, une espèce partiellement diurne, et il est facile de l'observer dans les herbes aux alentours de Maroantsetra, au nord-est de Madagascar. Une espèce similaire, H. nigriceps, est par contre typique des massifs montagneux, comme l'Andringitra.

Les Rongeurs
En ce qui concerne les rongeurs, Madagascar possède des espèces intéressantes, qui appartiennent à la sous-famille des Nesomyinés. Quelque 20 espèces ont été recensées. Le plus connu des rongeurs malgaches est sans doute le rat sauteur, Hypogeomys antimena, qui a comme aire de distribution une petite parcelle de forêt sèche de l'ouest, à proximité de la ville de Morondava. Cet animal a la taille d'un lapin. D'après des hypothèses récentes, il semble que cette pauvreté d'espèces soit due à la présence des mammifères insectivores, qui auraient déjà occupé des niches écologiques similaires. Les autres espèces de rongeurs sont difficilement visibles. Le plus facile à être détecté est le rat rouge de forêt, Nesomys Rufus, et les espèces arboricoles du genre Eliurus (8 espèces actuellement connues).

Les Espèces introduites
Il ne faut pas oublier les espèces introduites, comme les rats Rattus rattus et R. norvegicus, qui à présent représentent un vrai problème pour la faune indigène, avec lesquelles elles sont en concurrence. Ou la petite souris des maisons, Mus musculus présente un peu partout dans l'île.

Les Carnivores
Les carnivores de Madagascar sont représentés par la famille des Viverridés et des Herpestidés. La plus grande espèce est le fosa, Cryptoprocta ferox, qui a une morphologie proche de celle des félins. C'est un prédateur de lémuriens ; il est très agile pour grimper dans les arbres. D'autres espèces de carnivores sont la Mangouste à queue annelée Galidia elegans, assez facile à observer dans différents types de forêts. Cette espèce se déplace en couple. D'autres espèces existent comme Galidictis fasciata, Salanoia concolor, et les espèces introduites par les Indo-pakistannais Viverricula indica.

La mangouste Mungotictis decemlineata se rencontre seulement dans les aires sèches de l'ouest. C'est un animal de couleur gris sable, avec des bandes sur les flancs. Enfin il ne faut pas oublier les chauves-souris avec deux groupes distincts : les chauves-souris frugivores (Megachiroptera) et les petites chauves-souris insectivores (Microchiroptera). Il y a trois espèces de Megachiroptera, dont la Roussette, Pteropus Rufus qui est l'espèce la plus grande (jusqu'à 1,5 m d'envergure !) rencontrée dans les zones de basse altitude.


Pour savoir plus sur les mammifères

Mittermeier, R.A., Tattersall I., Konstant, W.R., Meyers, D.M. & Mast, R.B. 1994. Lemurs of Madagascar. Conservation International, Washington DC.

Garbutt, N. 1999. Mammals of Madagascar. Pica Press, Hong Kong.

























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