Antananarivo et environs
Les Hautes
Terres


Tananarive (Antananarivo)
La ville des milles

Tananarive plus familièrement appelée "Tana" est la capitale de Madagascar. Située sur les Hautes Terres, à une altitude moyenne de 1245 m, Antananarivo est au centre de la Grande Ile. Sa devise est "Ny arivo lahy tsy maty indray andro" où les milles hommes ne meurent pas en un jour…

a vieille ville aux rues pittoresques bordées de belles maisons traditionnelles, juchée sur des collines et dont les origines remonteraient aux alentours du XVIIe siècle, domine les vastes plaines du Betsimitatatra et de Laniera couvertes essentiellement par des rizières dont l'aménagement et les systèmes d'irrigation ont été mis en oeuvre par Andrianampoinimerina qui régna sur l'Imerina de 1787 à 1810.

L’évolution de la ville
Malgré les fortes contraintes du site, la ville moderne s'est considérablement développée depuis les années 30.
L'installation d'une grande partie des ministères et la construction de l'hôtel Hilton à Anosy, puis celle du grand stade à Mahamasina, qui datent des années 70, ont renforcé la fonction des quartiers de la capitale. Les commerces restent majoritaires à Tsaralalana, Analakely et Antanimena, alors que le quartier d'Antaninarenina, avec ses magasins, ses banques, ses hôtels, ses administrations et sa grande animation, apparaît un peu comme le véritable centre-ville.
Pourtant, chose extraordinaire, c'est une capitale qui a conservé dans certains quartiers, son charme d'autrefois, avec ses constructions traditionnelles de briques, ses allées ombragées, ses rues pavées sur les hauteurs des collines et ses innombrables recoins, qui évoquent plus une ville de province qu'une grande métropole moderne.

Une ville charmante…
Sa caractéristique, c'est cette topographie chaotique, où chaque colline est un vrai casse-tête pour l'automobiliste et pour l'urbaniste. Mais par contre, quelle découverte, lorsque l'on emprunte à pied ces escaliers et ces sentiers à flancs de colline qui sinuent entre les petites maisons agrémentées de petits jardins. La vue pénètre toujours un peu chez le voisin du bas, et s'étend vers une nouvelle colline multicolore. Et puis, ces escaliers que sans cesse on monte, l'on descend et que l'on remonte. Des marches sur lesquelles sont parfois installés, marchands en tout genre et mendiants faisant l'aumône. Mais oh ! Surprise, à proximité de son centre subsistent encore des rizières ! Peut-être pas pour longtemps, car elles doivent faire face à l'inexorable avancée urbaine. Pourtant ces petits carrés vert vif apportent avec eux, un peu de campagne à la ville et rappellent que la riziculture est une tradition millénaire à Madagascar.

La Haute Ville
Anatirova ou le Palais de la Reine. L'incendie du 6 novembre 1995 a pratiquement détruit l'ensemble des palais construits sur le site du Rova d'Antananarivo. De ce patrimoine culturel, il ne reste plus que quelques murs noircis par les flammes. Le palais est actuellement en phase de réhabilitation. On peut traduire Rova (prononcer Rouv') par camp fortifié, ou place forte, qui était entouré autrefois par une palissade faite de pieux de bois pointus. C'était également le lieu de résidence d'un prince ou d'un roi. Située au sommet d'une colline ou d'un rocher, sa situation privilégiée assurait un poste de défense et d'observation idéal et permettait de se retrancher en cas d'attaque. Jusqu'à la fin de la royauté, les tombeaux des souverains étaient bâtis dans l'enceinte du Rova.

La porte monumentale de Rova
La porte d'entrée du Rova est surmontée de l'emblème du "Voromahery" (l'aigle, qui est un oiseau puissant), symbole du pouvoir royal.

La maison de Jean Laborde
Située dans le quartier d'Andohalo, elle abrite aujourd’hui les studios de la radio de l'Alliance française et des expositions culturelles. C'est à son retour d'exil, en 1861, que Jean Laborde, nommé consul de France, fit bâtir cette maison, achevée en 1862. La concession de Jean Laborde surplombe le quartier de Mahamasina qui était alors un champ de manœuvres. Construite toute en bois et entourée d'une véranda, Jean Laborde aimait y recevoir ses amis. Il fit d'ailleurs bâtir en 1870 une autre maison située à proximité, nommée "Maromiditra" (où il y a beaucoup de visiteurs), pour y loger ses convives.

Le temple d’Ambohipotsy
Bâti en 1863, ce temple fut érigé à l'endroit où les chrétiens malgaches ont été suppliciés durant le règne de Ranavalona 1e. C'est l'architecte anglais William Pool qui en fut le maître d'œuvre. L'inauguration eut lieu le 17 novembre 1868 en présence de la Reine Ranavalona II et de son Premier Ministre.

Le temple d’Ampahamarinana
À l'ouest du Rova. Il surplombe tout Mahamasina

La cathédrale d’Andohalo
À mi-chemin pour se rendre au Rova

La cathédrale Saint Laurent
À Ambohimanoro, en allant vers le Rova

Le tombeau du Premier Ministre
Il se trouve dans le quartier d'Isotry, construit en 1835 par Jean Laborde et d'inspiration hindoue. C'est un imposant monument funéraire, à l'image du pouvoir des Premiers Ministres qui dirigèrent le pays à la fin du XIXe siècle (de Rainiharo 1835-1852, à Rainilaiarivony 1864-1895).

Le palais d’Ambohitsorohitra
En plein quartier administratif, près d'Antaninarenina. Il s'agit de l'ancienne résidence du Gouverneur. Aujourd'hui occupé par les services de la Présidence.

Antananarivo et ses environs

Les Tamboho tany
Au cours du XIXe siècle, outre les fossés, on bâtit des murs d'enceinte en terre séchée que l'on nomme "Tamboho". Son utilité était défensive, mais c'était également un moyen pour délimiter une propriété ou un parc à bœufs. Sa hauteur varie suivant sa fonction. Certains atteignant 5 mètres de hauteur. La construction de ces murs d'enceinte demanda une main d'œuvre abondante. Les riches familles pouvaient faire réaliser ces ouvrages, la plupart du temps par des esclaves…Plus de 150 ans après leur édification, les "Tamboho" marquent encore de leur empreinte le paysage de l'Imerina. Il n'est pas rare d'en trouver sur les collines, à proximité d'anciens villages et même à l'intérieur de la capitale. À proximité de Manandriana, au nord d'Ambatofotsy, on peut encore apercevoir un "Tamboho" célèbre puisque ayant appartenu au roi Radama (datant du début du XIXe siècle). Son utilisation était réservée au stockage du riz collecté par l'impôt. Ce "Tamboho" est caractérisé par des tours de gué.

Les « Vatolahy »
Pierres mâles ou pierres levées. En de nombreux endroits de la campagne, on s'interrogera sur la présence de monolithes rocheux de quelques mètres de hauteur qui ne sont pas l'œuvre de la nature. Ainsi, depuis de nombreux siècles, il est de tradition d'ériger une "Vatolahy" pour marquer un événement à travers le temps et l'espace. Que ce soit en souvenir d'un défunt ou pour commémorer une victoire ou une alliance avec un clan rival, les Rois avaient l'habitude d'en ériger un grand nombre. L'érection d'une "Vatolahy" s'accompagnait de grands "Kabary" (discours) et de sacrifices rituels de bœufs. Si vous avez l'occasion d'apercevoir une pierre levée, sachez qu'un morceau d'histoire du pays est lié à celle-ci.

Tombes et tombeaux
Les sommets des collines de l'Imerina sont souvent occupés par de nombreux tombeaux. Qu'ils soient constitués de simples "pierres sèches" pour les plus anciens, ou réalisés en maçonnerie, on remarquera le soin apporté à leur construction. Un Malgache attachera souvent plus d'importance à sa sépulture qu'à sa propre habitation. Aussi, on retrouve sur la plupart des tombeaux des ornements décoratifs et une certaine recherche architecturale. Certains tombeaux sont surmontés d'une case plus petite appelée "Tranomanara" (maison froide) ou "Tranomasina" (maison sacrée). C'est Andriatompokoindrindra, alors prince d'Ambohimalaza, qui fut l'initiateur de cette tradition, "pour que ma tombe ne soit pas foulée aux pieds ou souillée par les chiens" d'après ses propos. Cette coutume ne serait réservée qu'aux seuls descendants d'Andriantompokoindrindra et de son frère Andrianjaka

Les douze collines sacrées de l’Imerina
C'est à la mémoire des douze Rois et Reines qui régnèrent chacun sur une colline de l'Imerina qu'Andrianampoinimerina, pour symboliser l'unification du pays et légitimer son pouvoir, éleva les douze collines au rang de collines sacrées. Le chiffre douze devint symbolique et sacré, puisque Andrianampoinimerina prit douze épouses, et que le nombre d'idoles royales ("sampy") fut également de douze…
En fait, sur douze collines, seules six ont véritablement accueilli les douze ancêtres royaux. D'autres devinrent sacrées par la suite pour diverses raisons (idoles royales, etc.). Collines et monarques ayant régné sur celles-ci : Ampandrana (Rafandrana) Merimanjaka (Rafohy et Rangita) Alasora (Andriamanelo) Ambohidrabiby (Ralambo) Antananarivo (Andrianjaka, Andriantsimitoviaminandriandehibe, Andriamasinavalona père et fils). Ambohimanga (Andriantsimitoviaminandriana et Andriambelomasina) Ambohimanambola (idole royale "Kelimalaza").
La plupart de ces collines sacrées continuent d'attirer de nombreuses personnes qui viennent prononcer des vœux ou ramasser un peu de terre sacrée…

Ilafy
Parents par alliance (de lafin-kavana)

Situé au nord d'Antananarivo, à mi-chemin entre la capitale et Ambohimanga, le Rova d'Ilafy mérite une visite, ne serait-ce que pour apprécier un panorama à son sommet et découvrir un petit musée historique.

Ambatofotsy
À la pierre blanche

Ambatofotsy fait partie des villages les plus pittoresques des environs d'Antananarivo. Une impression "d'ancestralité" se dégage aussitôt à la vue de ce village fortifié avec ses vieilles maisons traditionnelles, ses ruelles, et les "tamboho" qui sont parmi les plus célèbres de l'Imerina. Même les villageois, à travers leur besogne quotidienne, le silence du site, les activités dans les champs au loin, nous transportent dans une authenticité intemporelle.

Ambohimanga
La colline bleue

Haut lieu de la royauté Merina et point de départ de l'unification de l'Imerina, grâce aux conquêtes de son roi Ramboasalama qui devint par la suite le grand roi "Andrianampoinimerina" (Le Seigneur au cœur de l'Imerina) après la prise d'Antananarivo en 1794. Les fameuses douze collines du pays de l'Imerina devenaient unies et dirigées par un seul roi. Bien qu'Antananarivo eût ravi la place de capitale du royaume à Ambohimanga, le roi ne voulut pas séparer le destin des deux Rova. Il déclara : "Je ne veux point les séparer, car c'est à Ambohimanga que j'ai régné et c'est à Antananarivo que j'ai formé le royaume". Andrianampoinimerina fut inhumé à Ambohimanga (1810) - comme les Reines Ranavalona 1e et Ranavalona II. L'ancienne cité royale avait la qualité de ville sacrée et était interdite à tout étranger. Ceci jusqu'en 1897, date à laquelle Gallieni décida de transférer et de rassembler à Antananarivo les corps des souverains.

La porte dite « Ambatomitsangana »
La pierre levée

Située à l'Est, cette porte forme un des deux accès principaux de la grande enceinte fortifiée : une pierre circulaire de plus de quatre mètres de diamètre était roulée chaque soir et chaque matin par plusieurs dizaines d'hommes pour en condamner l'entrée. Un poste de guet se trouve au-dessus de cette entrée. En suivant le "chemin on se dirige directement vers : la porte dite "Ambavahaditsiombiomby" où un bœuf ne peut passer Autrefois réservée au souverain cette porte naturelle est formée par deux rochers. La porte de "Miandrivahiny" : nord de l'Enceinte, un des deux accès où devaient obligatoirement passer les cadavres. On peut encore observer son disque en pierre très bien conservé. La porte dite "Amboara" Nord de l'Enceinte - à côté du Lac sacré d'Ampanihy. La porte dite "Andakana" (Haute et basse) : situées à l'Ouest, une des deux grandes portes de l'Enceinte principale. Disque bien conservé. La porte dite d'"Ampitsaharana" Sud. La porte dite d'"Andranomatsatso" Sud - disque bien conservé. La porte dite d'Antsolatra Sud.

Les places
La petite place dite d'"Ambatorangotina" (La pierre qu'on gratte) : cette place était autrefois le lieu où se tenaient les "kabary" (discours). C'était à l'ombre des "Amontana"(figuiers) qu'étaient prises les décisions importantes : les diverses lois y étaient proclamées, et le roi y rendait la justice. La grande place dite de "Fidasiana" située devant le mur du Rova. C'était là qu'avaient lieu les fêtes importantes. D'immenses "Amontana", espèces de figuiers sacrés, Jacarandas, Filaos et "Aviavy" semblent insensibles au temps qui passe. Sur cette place, on peut remarquer une vaste estrade ainsi que la pierre sacrée où fut intronisé Andrianampoinimerina. C'était également l'emplacement du premier Rova, dont il ne reste aucune trace.

Le Rova
Il contient la case d'Andrianampoinimerina. On peut lire une inscription "Ici a vécu et a régné le grand Roi Andrianampoinimerina, 1788-1810". Cette case a été fidèlement conservée, seule la couverture de toiture originalement en chaume a été remplacée par des bardeaux. La Maison de repos de Ranavalona : deux pavillons en bois à étage où l'on peut voir les balustrades ouvragées - la salle de réception en bas, sa chambre et celle de sa dame de compagnie à l'étage. On peut également remarquer la salle de jeu vitrée, située en dessus de la case du gardien, le parc à bœufs, la porte royale, les bassins sacrés…

Ambatomanga
Le Rocher Bleu

Le rocher
Pour accéder au sommet du rocher, emprunter les escaliers à partir du parvis de l'église. Très belle vue sur l'ensemble du village et au loin sur les massifs alentours. Un tombeau est encore visible au sommet, celui du Prince Andriantoaravola. Pour les amateurs de varappe et d'escalade, sachez qu'une voie a été ouverte et équipée en 1992. Avis aux amateurs et à vos chaussons. (Cf. chap. escalade)

Le village d’Alarobia
Grand marché qui se tient chaque mercredi. Beaucoup de vannerie. Ancienne pierre levée où l'on fait des vœux.

Ambohidratrimo
La Colline de Ratrimo

Le Rova d'Ambohidratrimo présente un intérêt historique, tout en offrant un point de vue sur le nord de la capitale.

Le Rova
On accède facilement au sommet de la colline grâce à une route goudronnée. On peut remarquer certaines traces de ce qui faisait partie autrefois du Rova original, quelques pierres proches des tombeaux en témoignent. Trois fossés de forme ovale entouraient le vieux village.

L'habitation royale
L'habitation royale était construite selon les règles traditionnelles de l'époque : d'immenses piliers (troncs d'arbres) soutenaient une toiture en bois, recouverte de chaume. Le lit royal était situé en hauteur, et un foyer formé de plusieurs pierres se trouvait au sol. L'Anglais Sibree (1870) en fit une description détaillée. Malheureusement, cette construction a complètement disparu aujourd'hui.

Les tombeaux royaux
Seules les tombes royales ont été conservées et régulièrement entretenues. L'ensemble est composé d'un soubassement réalisé en pierres de blocage, surmonté des traditionnelles "tranomanara" de bois, copies fidèles des anciennes cases Merina. Une pierre levée, avec deux seins sculptés symbolisant la fécondité est invoquée par les femmes stériles ou désirant choisir le sexe de leur enfant. Des offrandes lui sont rendues régulièrement.

Les rapides de l’Ikopa

Antsahadinta
La vallée des sangsues

Le tombeau de Rabodozafimanjaka
Fille d'un roi d'Alasora et épouse d'Andrianampoinimerina (fin XVIIIe siècle)

Le tombeau d’Andrianamboatsimarofy
Roi d'Antananarivo jusqu'à sa défaite face à Andrianampoinimerina (aux environs de 1794), il fut exilé à Fenoarivo où il décéda. Son tombeau fut transféré en 1918 à Antsahadinta.

Le tombeau du Général Ratsimihara

 


































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