Manambolo, La descente du fleuve

Localisation






Ankavandra est le point de départ d’une belle équipée de quatre jours réalisable en canoë ou en pirogue traditionnelle : la descente de la Manambolo.
 
Le “twin otter” d’Air Mad se pose sur ce qui fait office d’aérodrôme, un vaste champs aménagé d’une manche à air et d’un escabeau. Nous sommes à quelques kilomètres du village d’Ankavandra et pourtant la foule disparate et joyeuse a fait le déplacement à pied en traversant la rivière à gué pour l’évènement hebdomadaire : l’arrivée de l’avion en provenance de Tsiroanomandidy.

Pour l’équipe d’un tour-opérator local, des porteurs et des piroguiers attendent bagages et touristes. Le Manambolo est à quelques kilomètres et c’est après vingt minutes de marche que l’on atteind le lieu d’embarquement. L’équipe de piroguiers n’oubliera pas le “fomba” (rituel) avant d’entamer la descente, une bouteille de “Toaka gasy” (alcool de fabrication locale) sera offerte aux ancêtres en échange de leur protection. Le premier bivouac restera un moment innoubliable, après une petite marche jusqu’à un promontoire qui surplombe le lac d’Ambala (en forme de fer à cheval).

Le réveil est très matinal puisque dès le levé du soleil, on s’affaire à ranger sa tente, son sac et surtout se réchauffer auprès du feu de bois où se prépare un petit déjeuner salutaire. Chacun retrouve son canoë ou sa pirogue et l’équipe se suit à la queue leu-leu en évitant les bancs de sable, à fleur d’eau. Le courant nous aide dans notre effort et nous traversons un paysage de collines dénudées, déchiquetées par l’érosion, où le mariage des couleurs ocre et rouge de la latérite aux reflets mauves de la rivière devient féérique. Des villages bordent la rivière et des enfants jouent et crient à notre passage. La rivière a creusé son cours avec force et patience.
 
Le paysage se transforme à l’approche du massif du Bemaraha. Nous pénétrons dans ses contreforts et les villages deviennent de plus en plus rares. Les précédentes crûes ont formées de véritables murs de sables qui atteignent parfois plusieurs mètres de haut, en bordure de la rive. Dans ces lieux isolés, la nature semble intacte et vierge du contact de l’homme et c’est en “mini-aventurier” que l’on découvre l’entrée des gorges du Manambolo. Le bivouac sera le bienvenu après une journée fatigante passée souvent sous un soleil de plomb.

A la nuit tombée, après s’être restauré, l’équipe se met à la recherche de crocodiles qui peuplent les bords du fleuve. Les yeux des sauriens brillent sous les rayons des torches électriques. Dès l’aurore le lendemain, nous avançons dans ces gorges, où seuls quelques cris d’oiseaux et de lémuriens viennent troubler un silence de cathédrale. Ce long défilé cerné de parois verticales hautes de plusieurs centaines de mètres nous isole du monde et nous enveloppe d’une aura mystérieuse. Ces falaises abritent les tombeaux des premiers habitants de l’île de Madagascar : les “Vazimba”. Ici commence le règne de l’au-delà.
 
Enfin, la puissance de la lumière nous révèle la fin des gorges et nous atteignons le village de Bekopaka situé à quelques coups de pagaies. Le périple sur le fleuve se termine et nous aspirons à un repos bien mérité.
 
 
Trekking à travers le Bemaraha et l’Antsingy
A partir d’Ankavandra, compter 3 jours de marche pour atteindre Bekopaka en suivant les pistes de zébus à travers le plateau du Bemaraha et la forêt de l’Antsingy. Guide obligatoire.
 
Etang d’Ambala 
Cet étang caractéristique en forme de fer à cheval se situe à quelques kilomètres à l’ouest d’Ankavandra, en bordure du Manambolo. La liaison se fait en pirogue.