La vie au quotidien
Madagascar au quotidien est un véritable bouillon de culture. De 5h à 18h et même plus tard, la vie y est colorée, intemporelles.
Une certaine Vox Populi

Chapeaux, trompettes et demoiselle

le petit Tambour

Le public exulte

Le Hira Gasy est un art populaire typiquement malgache des Hauts Plateaux.
Sa première appellation a été le Hiratsangana, ce qui veut littéralement dire « un spectacle de chant que l’on exécute et que l’on regarde debout ». IL n’a jamais nécessité d’installation particulière et peut se jouer sur les places de marché ou sur n’importe quel terrain vague.
Le Hira Gasy exalte les vertus que chacun se doit de cultiver à l’aide d’exemples tirés soit des « Lovantsofina » tradition orale soit de la vie de tous les jours, ou encore de la Bible. Spectacle moralisateur, il accorde autant d’importance à la parole qu’aux gestes, à la musique qu’aux danses. Pour entretenir de bout en bout l’attention et assurer la bonne réception du message, les Mpihira Gasy se mettent en cercle (Faribolana) de façon à prendre simultanément en charge toutes les parties de l’assistance. Les hommes portent des redingotes de préférence rouge à revers noirs et ne dédaignent pas y ajouter des galons. Les femmes quant à elles s’habillent en robes longues de couleurs très vives. L’orchestre comprend, outre les percussions qui assurent le support rythmique des danses, violons, flûtes, clarinettes et cuivres. Les musiciens de Hira Gasy constituent d’ailleurs un véritable « show dans le show » par leur virtuosité désarmante rappelant le New Orléans et leur manière parfois insolite de jouer : les violonistes par exemple actionnent vigoureusement leur instrument tandis que l’archer reste pratiquement immobile, et les clarinettistes préfèrent souffler en mettant l’anche au-dessus. L’orateur doit savoir les mener … à la baguette pour que, à la seconde voulue, le miaulement d’un violon qui a rarement connue la colophane ou le roulement martial des « langoraona » (caisses claires) viennent corroborer ses dires. A mesure que l’on s’approche des danses la marée des cuivres se fait envahissante.
Les danseurs enfin s’agitent. Ils ajustent le lamba qu’ils ont noué autour des reins et prennent par deux ou par trois le devant de la scène. L’attention se rive sur ces silhouettes pourpres et dominatrices qui esquissent d’abord un léger balancement d’un pied à l’autre. Le regard étrangement absent dénote une intense concentration. Et c’est la grande envolée, les jambes fendent l’air, les bras décrivent des figures géométriques ou miment le vol de l’oiseau, les pieds martèlent le sol avec une synchronisation telle qu’on en arrive à oublier que le vacarme provient en fait des tambours. Les sauts se terminent invariablement par un rétablissement dans une position à demi-agenouillée. Le public exulte et curieusement les dieux sans doute ramenés de leur monde par les clameurs redeviennent des hommes. La sueur perle, les mâchoires se crispent mais le maintien est toujours aussi fier. Car un Mpihira Gasy ne ploie jamais, et cet après-midi la recette sera bonne.
Sa première appellation a été le Hiratsangana, ce qui veut littéralement dire « un spectacle de chant que l’on exécute et que l’on regarde debout ». IL n’a jamais nécessité d’installation particulière et peut se jouer sur les places de marché ou sur n’importe quel terrain vague.
Le Hira Gasy exalte les vertus que chacun se doit de cultiver à l’aide d’exemples tirés soit des « Lovantsofina » tradition orale soit de la vie de tous les jours, ou encore de la Bible. Spectacle moralisateur, il accorde autant d’importance à la parole qu’aux gestes, à la musique qu’aux danses. Pour entretenir de bout en bout l’attention et assurer la bonne réception du message, les Mpihira Gasy se mettent en cercle (Faribolana) de façon à prendre simultanément en charge toutes les parties de l’assistance. Les hommes portent des redingotes de préférence rouge à revers noirs et ne dédaignent pas y ajouter des galons. Les femmes quant à elles s’habillent en robes longues de couleurs très vives. L’orchestre comprend, outre les percussions qui assurent le support rythmique des danses, violons, flûtes, clarinettes et cuivres. Les musiciens de Hira Gasy constituent d’ailleurs un véritable « show dans le show » par leur virtuosité désarmante rappelant le New Orléans et leur manière parfois insolite de jouer : les violonistes par exemple actionnent vigoureusement leur instrument tandis que l’archer reste pratiquement immobile, et les clarinettistes préfèrent souffler en mettant l’anche au-dessus. L’orateur doit savoir les mener … à la baguette pour que, à la seconde voulue, le miaulement d’un violon qui a rarement connue la colophane ou le roulement martial des « langoraona » (caisses claires) viennent corroborer ses dires. A mesure que l’on s’approche des danses la marée des cuivres se fait envahissante.
Les danseurs enfin s’agitent. Ils ajustent le lamba qu’ils ont noué autour des reins et prennent par deux ou par trois le devant de la scène. L’attention se rive sur ces silhouettes pourpres et dominatrices qui esquissent d’abord un léger balancement d’un pied à l’autre. Le regard étrangement absent dénote une intense concentration. Et c’est la grande envolée, les jambes fendent l’air, les bras décrivent des figures géométriques ou miment le vol de l’oiseau, les pieds martèlent le sol avec une synchronisation telle qu’on en arrive à oublier que le vacarme provient en fait des tambours. Les sauts se terminent invariablement par un rétablissement dans une position à demi-agenouillée. Le public exulte et curieusement les dieux sans doute ramenés de leur monde par les clameurs redeviennent des hommes. La sueur perle, les mâchoires se crispent mais le maintien est toujours aussi fier. Car un Mpihira Gasy ne ploie jamais, et cet après-midi la recette sera bonne.