Katro, Fanorona, Moraingy sont autant de jeux et de sports traditionnels encore pratiqués à Madagascar
La lutte malgache
C'est un sport qui se pratique essentiellement dans les villages côtiers. Cette manifestation sportive qui met deux jeunes gens face à face est souvent l'occasion de réunir une partie de la population qui clame son enthousiasme et soutien ses préférés. À Analalava (nord-ouest) la traditionnelle partie de "Moraingy" vient interrompre le calme et l'inactivité dominicale. Sur la place centrale se forme alors un cercle qui entoure et encourage les protagonistes. Moins brutal que la boxe, ce sport demande agilité, rapidité et souplesse. Grands écarts, réception sur les mains, élancement des jambes. Ce sport spectaculaire et physique était autrefois une manière de s'entraîner au combat.

L’origine de cette lutte traditionnelle n’est pas très bien définie. De mémoire d’homme, elle s’est toujours pratiquée à Madagascar, en particulier sur la côte Ouest, du Nord au Sud. Elle pourrait provenir du Mozambique et partager une origine commune avec la « capoeira » brésilienne et aussi avec le moring réunionnais pourtant bien différent.
Le nom proviendrait du tambour qui rythmait les combats.
Chez les Sakalava, cette lutte est répandue dans tous les villages. Régulièrement, on se rassemble entre groupes et l’on combat. Certains y ont vu une guerre ritualisée, d’autres parlent de règlement de comptes entre clans ou même entre individus, d’autres encore y voient un moyen pour les jeunes hommes de séduire les jeunes filles en âge de se marier. Le protocole est parfaitement au point. Les spectateurs forment un cercle. Les combattants le parcourent en lançant des défis, le poing levé. Le niveau d’engagement physique a peut-être varié au cours des siècles et des circonstances. Une constante pourtant s’impose : l’arbitre est tout puissant et interrompt le combat dès qu’un coup décisif est porté. C’est lui qui désigne le vainqueur.
En fait, les assauts sont de courte durée. Il est plus question ici de courage et de respect de l’adversaire que de violence. A l’heure actuelle, le règlement est simple : tous les coups sont permis sauf ceux portés aux yeux, à la gorge et sous la ceinture.