Les Baobabs de Madagascar
Lors de ces improbables journées de créations, alors que Dieu achevait les végétaux, il termina son œuvre par un exemplaire majestueux qui aurait été l’ancêtre du baobab. Celui-ci devint un monstre d’orgueil et pour le ramener à plus d’humilité, Dieu l’arracha pour le replanter à l’envers. De sa superbe, il aura gardé son grand tronc renflé mais ne se prolonge dorénavant dans le ciel que par ses racines.
Etymologie
Par les marchands, les fruits du baobab atteignirent l’Europe et l’Italien Alpino le décrivit à la fin du XVe siècle, en l’appelant Bahobab, probablement dérivé de l’arabe “buhibab” signifiant “fruit à multiples graines”.
Michel Adanson, botaniste français, lors d’une visite au Sénégal, décrivit la première fois le baobab africain en le nommant Baobab. Linné reprit la description du genre en le dédiant au botaniste français et le nomma Adansonia, baobab restant alors le nom vernaculaire pour désigner l’arbre africain ainsi que les autres espèces du genre.
Les baobabs dans le monde
Ils sont au nombre de huit, tous dans le genre Adansonia de la famille des Malvacées (ou des Bombacacées selon les auteurs qui scindent les Malvacées). Le baobab africain est originaire d’Afrique de l’Est mais a été planté en de nombreux endroits d’Afrique, en Amérique du Nord et à Madagascar. Les baobabs sont rencontrés dans la zone intertropicale et ne s’étendent que légèrement au sud du tropique du Capricorne en Afrique et à Madagascar. L’espèce australienne semble avoir ses ancêtres en Afrique dont les fruits auraient été transportés sur la mer. Les noms des baobabs sont malgaches et ce n’est qu’à Madagascar que l’on retrouve des forêts de baobabs.
A Madagascar, les baobabs s’appellent Za, Zabe, Zamena, Ringy, Bozy, Boringy, Rainiala ou Reniala (parent de la forêt).
Le baobab africain (Adansonia digitata) a été introduit par les marchands et navigateurs en Asie et sur les îles de l’ouest de l’océan Indien dont Madagascar, les Comores et les Seychelles. Les navigateurs affectionnaient ses fruits qu’ils consommaient pour prévenir le scorbut.
Comme leur cousin d’Afrique qui est rencontré dans quelques villes et villages de Madagascar (dont le baobab de Majunga), les baobabs endémiques de Madagascar sont des arbres à la forme bizarre avec des troncs et des branches renflés. Le tronc est généralement cylindrique, en forme de bouteille, de cigare ou irrégulièrement noueux. L’écorce est molle, grisâtre ou rougeâtre, le bois est fibreux et contient beaucoup d’eau. Pendant la saison sèche, les diamètres des troncs peuvent se réduire de plusieurs centimètres.
Il existe bien d’autres arbres au tronc renflé, surtout dans le sud de Madagascar, mais les baobabs ne peuvent être confondus en saison des pluies lorsque leurs feuilles caractéristiques apparaissent (la feuille est “composée”, c’est à dire que chaque feuille présente plusieurs folioles (de 5 à 10 pour les baobabs) qui prolongent le pédicelle (ou tige de la feuille).
Les baobabs de Grandidier ou de Suarez fleurissent pendant la saison sèche, avant l’apparition des feuilles, alors que les autres espèces produisent des fleurs au cours de la saison des pluies. La pollinisation des grandes fleurs est généralement assurée par des papillons nocturnes et le grand fruit produit, pouvant mesurer jusqu’à 40 cm de long et 15 cm de diamètre, contient plusieurs dizaines de graines (parfois 100).