Belo sur Tsiribihina
Localisation


BELO sur TSIRIBIHINA ou littéralement Beaucoup de pourriture

L’origine du nom remonte à un épisode sanglant datant de 1818 qui vit s’affronter dans la région les troupes Merina aux Sakalava. Après les combats, le champ de bataille fut jonché de cadavres, ce qui valut au village son nom. C’est en 1914 que Belo accéda au rang de ville administrative. Les Français la choisirent après s’être installés à Tsimanandrafozana (1898) et à Serinam (1900).
Ressources agricoles, point d’évacuation de la production de tabac de la zone du Betsiriry, paddy, haricots, pois du cap.
Tombeaux royaux de Tsianihy (Est de Belo sur Tsiribihina)
Ces tombeaux renferment le corps du roi Toera ainsi que ceux des princes Pierre et Georges Kamamy. Le roi Toera fut tué en août 1897 au cours de l’attaque du village royal d’Ambiky par les troupes françaises du commandant Gérard qui voulait obtenir la reddition des Sakalava du Menabe.
Tombes surmontées de sculptures érotiques (8 km )
Excursion à pied, à travers les mangroves, la boue et la forêt, dont le but est de voir quelques statues coquines. Le long du parcours, on pourra rencontrer des pêcheurs de crabes qui sont réputés pour être les meilleurs de l’île. Prendre un guide.
Le Fitampoha ou “bain des reliques”
Cette cérémonie traditionnelle se déroule tous les dix ans. Les reliques sacrées que les Sakalava nomment “Dady” ou “Jiny” sont les restes symboliques des souverains. Pierre Platon a décrit le Fitampoha de 1958 avec précision : “Lorsqu’arrive la date des ablutions sacrées, les fidèles se groupent autour de la tente centrale, la conque de marine résonne, les appels des tambours deviennent frénétiques et tous les cuivres se déchaînent. De temps en temps des salves sont tirées… quand les fusils fonctionnent, et un à un, les neuf gardiens des reliques royales fixent sur leurs épaules ou attachent à leur ceinture le précieux fardeau qu’ils doivent transporter processionnellement jusqu’à la Tsiribihina. Les porteurs sont coiffés et ceinturés de rouge. Un pagne de tissu imprimé leur recouvre les reins. Ils sont précédés et suivis de gardes portant fièrement de vieux fusils datant de la campagne de Russie ou des sabres plus vieux encore, et dont la rouille a mangé par endroit plus de la moitié de la lame.
Le lieu des ablutions, choisi depuis une décade, est parfaitement dégagé. Il est nécessaire, en effet, que les reliques soient trempées dans une eau vierge de souillure. La coutume, d’ailleurs, veut que pendant le Fitampoha, aucun déchet ne soit déversé dans le fleuve en amont de l’endroit où le bain doit se dérouler et que les bœufs eux-mêmes s’abstiennent de passer à gué. Il est juste de reconnaître que, soit par vénération, soit par crainte superstitieuse, cet interdit est respecté.
Arrivés sur le bord du fleuve, les porteurs de reliques observent un temps d’arrêt puis s’engagent dans l’eau jusqu’au-dessus de la ceinture. Alors, à tour de rôle, tandis que résonne la conque, ils sortent de leurs minuscules réceptacles de cuir les restes des anciens mpanjaka. Ce sont des restes symboliques : des os frontaux, en signe de lucidité, de science et d’intelligence ; des dents, en signe d’éloquence ; des ongles, en signe de fermeté et de constance ; des rotules, en signe de souplesse et de diplomatie…
Ces reliques sont immergées avec lenteur, puis frottées doucement d’une écorce spéciale, sous les yeux du mpanjaka en exercice et de ses descendants. Après le bain, le cortège quitte le fleuve et regagne le terre-plein sur lequel est dressée la tente et où les réceptacles contenant les reliques sont mis à sécher sur des pieux. Une dernière nuit s’écoule au milieu des réjouissances et, dès le lendemain matin, le retour solennel des restes s’effectue en pirogues et en canoë jusqu’à Belo-sur-Tsiribihina.
Devant la case des mpanjaka, recouverte de tôle neuve et dont les deux premiers chevrons, dépassant le faîtage, figurent deux cornes symboliques, un sacrifice se prépare”.


Morondava à Belo sur Tsiribihina (106 km)
3 heures de trajet en 4x4 puis traversée en bac, 30 minutes, attente possible. Barges à moteur (passagers) effectuant régulièrement la traversée (jusqu’à 1 h de traversée suivant la marée. )
PK 16 croisement piste sur la gauche assez “cassée”. PK 22 Peuplement de baobabs qui tranche sur le paysage. PK 26 Tombeaux sur la gauche, PK47 Village de Marofandilia, PK 70 Village de Beroboka, PK 72 Tombeaux. La forêt devient de plus en plus dense. Piste roulante avec des zones sablonneuses.
PK 102 La végétation s’éclaircit aux abords du village de Tsimafana et de la Tsiribihina.